Les gisements, une position, une disposition : essai de définitions
1/ disposition naturelle des couches de minéraux en sous-sol ; industrie de l’extraction et son actualité dans le contexte de « besoins nouveaux » en U.E. Se vérifie dans le bassin versant Loire avec des projets récents de carrières et mines de lithium, diatomées, etc. (Allier, Cantal, Creuse, Haute-Vienne…),
2/ au sens de ressources dont le renouvellement est possible, faire avec le déjà-là : ressources prélevées, cultivées, captées, leur incidence sur le milieu. Réexaminer les notions de temps et d’énergie (humains/autres qu’humains) nécessaires à toute activité,
3/ retourner le point de vue : qu’est-ce qu’un « gisement » pour les autres qu’humains ? Explorer les liens de subsistance entre une entité et ce qui fait système autour d’elle, utile à une multitude de vivants ?
4/ accumulation et croisement de connaissances à partager, pour alimenter la conviction que d’autres voies sont nécessaires. Faire état des circulations et des conséquences de ce qui est puisé, transformé, retourné au milieu, de manière non maîtrisée, hybride, disséminée dans le cas des produits de synthèse : microplastiques, polluants…,
5/ position déterminée par calcul nautique, angle entre un bateau et une direction donnée, position d’une côte. Questionner la trajectoire, la perspective, l’objectif que l’on se donne en tant que designer. Quels sont les savoirs, savoir-faire, disciplines capables de nourrir des pratiques pour changer de cap ?,
6/ action de se coucher, position du gisant : lâcher prise, décider de ne pas faire.
Parmi les catégories de gisements énoncés, quelques exemples constituent l’objet d’un travail d’observation pendant la Remontée, qui a pris la forme d’un atlas. Celui-ci présente en ensemble de croquis, dessins, photographies, annotations, entretiens audio sur :
– les sédiments en Loire et l’extraction de sables et graviers, des phénomènes d’incision du fleuve crées par l’extraction industrielle en lit mineur jusqu’au début des années 1990, aux techniques utilisées aujourd’hui en lit majeur et au devenir de ces sites,
– l’ortie, plante herbacée commune, à la fois écosystème en soi qui abrite et voisine avec de nombreuses autres entités (végétales, animales, minérales), marqueur de la présence humaine et qui possède de nombreuses qualités, entre autres sur le plan structurel et esthétique,
– le vent, un flux que l’on peut sentir et notamment quantifier grâce à l’échelle de beaufort, capté depuis longtemps pour l’énergie qu’il procure autant pour la marine à voile que les moulins à vent hier, les éoliennes aujourd’hui,
– l’observation du projet Loire sentinelle, porté par Barbara Réthoré et Julien Chapuis au sein de Natexplorers : à partir de prélèvements eau et sédiments, état de la biodiversité du fleuve (grâce à l’adn environnemental) et de la contamination en microplastiques. Objectifs de connaissances, protocoles de collectes et d’analyses, médiation des premiers résultats auprès des publics.
Les étudiants ont réalisé une matrice d’analyse en partant de la notion gisement et des outils d’observations et de compréhension à disposition. Celle-ci a été ensuite déclinée pour chaque type de gisement (extrait, prélevé, capté, connaissances).